Une nouvelle saison vient de s’achever à Hongkong avec une distribution de peluches à l’effigie des champions locaux à Sha Tin à l’issue de la 88ème réunion et de la 835ème course du meeting de dix mois. Cette animation peut faire sourire l’Occidental blasé, et le parieur français lambda, mais dans un contexte asiatique, les symboles ont plus de poids. S’il fallait distribuer des champions en peluche en France, il faudrait forcément un comité de désignation (la hideuse statue d’Al Capone II à Auteuil aura surtout servi à interdire toute nouvelle initiative de consécration), une cour d’appel élue, et nul doute que les polémiques infesteraient illico les réseaux sociaux, sans parler des conditions de l’inique appel d’offres au dessin et à la fabrication de ces inoffensives peluches.
Cela étant dit, tandis qu’en France, trois Messieurs emménagent dans leur siège commun avec enthousiasme, le bilan d’une saison de 88 réunions à Hongkong est tiré.
L’hippodrome de Sha Tin a reçu 84 000 personnes pour la réunion du Nouvel an, en février dernier, un des premiers grands événements publics de la région après les restrictions drastiques imposées là-bas par la politique « Zéro-Covid ».
Le chiffre d’affaires de la dernière réunion de la saison, dimanche dernier, a établi un nouveau record à environ 235 millions d’euros, soit 1,3 fois le chiffre d’affaires moyen du PMU sur neuf jours du 10 au 18 juillet et sur l’ensemble des réseaux, avec onze courses au lieu d’environ 350. Comparaison n’est certes pas raison, mais un ordre d’idées est toujours enrichissant.
Toutefois, et la remarque vaut aussi pour la France, la progression de ces enjeux est due à la progression à l’international, qui peut englober bien des profils, du quidam écossais au Grand Parieur International basé aux Bahamas. 148 millions d’euros d’enjeux sur les courses de Hongkong viennent de l’étranger (+23,2%), dont la France. Les parieurs chinois, pour leur part, ont misé 1,2 milliards d’euros sur les courses étrangères (+11,3%), dont la France aussi et dans une plus large proportion que dans le sens inverse.
Combien de biens de consommation communs comme le pari hippique contribuent autant face à la Chine en faveur de l’économie française ?
