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Le Hong Kong Jockey Club facilite encore l'importation de nouveaux chevaux

22/11/2022
Pour dynamiser ses effectifs, le Hong Kong Jockey Club fait preuve de pragmatisme et facilite l'importation de chevaux, en particulier inédits, venus d'Australie et de Nouvelle-Zélande. Et d'ailleurs ? L'entraîneur Caspar Fownes n'a pas attendu pour en profiter...
Caspar Fownes entend profiter à fond des nouveaux dispositifs d'importation...

Caspar Fownes entend profiter à fond des nouveaux dispositifs d'importation...

Les dispositions prises par le Hong Kong Jockey Club récemment pour dynamiser l’importation de chevaux de qualité semblent déjà porter leurs fruits. Selon un article de l’Asian Racing Report, l’entraîneur Caspar Fownes, quatre fois champion de Hongkong, est le plus actif pour tirer profit de ces nouveautés.

Après avoir autorisé les propriétaires étrangers à faire courir à Hongkong, et autorisé l’importation de chevaux inédits en course titulaires d’un moindre rating suite à leurs courses d’entraînement, le Club a décidé de porter à cinq le maximum de chevaux qu’un propriétaire individuel pouvait faire courir sur le circuit. En outre, le remplacement de chevaux défaillants ou de qualité insuffisante a été facilité.

« Les prix des chevaux ont augmenté de façon considérable en Australie et en Nouvelle-Zélande, a expliqué Caspar Fownes. Vous devez pouvoir acheter des chevaux de qualité pour Hongkong, mais il y a tellement d’argent dans les courses australiennes que cette classe de compétiteurs n’est tout simplement plus abordable. Il faut louer le pragmatisme du Jockey Club. »

Pour répondre à cette hausse des prix, l’organisation incite davantage les propriétaires à investir dans des chevaux inédits, ou Private Purchase Griffins (PPG). Jeudi dernier 16 novembre, pas moins de 100 permis d’importation de ces PPG – portant le nombre total à 410, contre 90 un an plus tôt – a été délivré tandis que les permis pour la saison 2021-22 ont été prolongés de trois mois.

Ces décisions vont probablement mettre un nombre sans précédent d’acheteurs de Hongkong sur le marché australien, en particulier celui des inédits.

Fownes a toujours été un acheteur actif. Son fils Ryan et lui ont dépensé plus de 1 million de dollars néo-zélandais, soit environ 600 000 €, pour acquérir quatre poulains non courus lors de la vente New Zealand Bloodstock Ready to Run à Karaka, la semaine dernière. Ces chevaux de Fownes n’ont pas encore de propriétaire défini. L’entraîneur Fownes prévoit de les préparer aux courses d’entraînement (Barrier Trials) en Australie et en Nouvelle-Zélande avant de décider de leur futur. « C’est moi qui les ai achetés, mais les gens ont mon numéro. Si le projet les intéresse, ils peuvent m’appeler ! » L’entraîneur a déclaré vouloir poursuivre sur cette voie à l’occasion des ventes de yearlings. « Nous prenons cela très au sérieux et nous allons continuer d’investir avec des amis propriétaires proches qui aiment ce projet, a-t-il poursuivi. Nous irons jusqu’aux barrier trials et et s’ils ont l’air sympa, nous emmènerons ces chevaux à Hong Kong sans avoir couru. Si nous pensons qu’ils ont quelque chose de réellement spécial, nous les courrons en Australie et les qualifierons alors pour un permis d’achat privé. Nous nous donnerons les moyens de pouvoir choisir quel permis d’importation utiliser selon les cas. »

Les chevaux importés pourront aussi être remplacés à travers un « permis de remplacement spécial » après avoir couru deux courses – et non plus seulement une– et le nouvel import de devra plus afficher un rating de 75 (Valeur de 34 kilos) mais seulement 70 livres (31,7kg).

Enfin, l’autorisation de « retirer » les chevaux directement à Macao, alors que les anciennes règles exigeaient un transfert coûteux via un pays tiers, généralement la Nouvelle-Zélande, aux frais des propriétaires, contribuera également à faciliter les remplacements. En effet, avec seulement 280 chevaux à l’entraînement, les courses de Macao sont à la peine et les rebuts du circuit de Hongkong peuvent contribuer à y regarnir les pelotons, dont la qualité est moindre.

Toutes ces dispositions pourraient-elles avoir une quelconque influence sur le marché européen, voire français ? Difficile à dire. Même si le Hong Kong Jockey Club a particulièrement visé l’importation de chevaux de distances au-delà de 1 600 mètres dans la ventilation de certaines allocations récemment, les courses de Hongkong et notre système de sélection, sans courses d’entraînement, ne sont pas très compatibles. L’écosystème de Hongkong est profondément marqué par l’influence australienne et comme les importations européennes sont moins nombreuses, leurs échecs sont plus manifestes. Mais de vraies réussites méritent d'être soulignées. 12 des 50 meilleurs chevaux de Hongkong -dont quatre des six meilleurs- à ce jour ont été importés d’Europe, soit près d’un quart, alors qu’ils représentent certainement moins d’un quart des effectifs. Parmi eux, seulement deux ont été importés sans avoir couru : California Spangle a été acheté yearling 300 000 £ à Tattersalls, et Romantic Warrior 150 000 € aux ventes Orby de Goffs en Irlande, où tous deux sont nés. Pourtant, les imports inédits d’Europe à Hongkong sont très rares. Or ces deux chevaux sont respectivement troisièmes et quatrièmes du classement général. Tous deux ont 4 ans, et ils comptent 4 millions et 5,3 millions d’euros de gains… Autrement dit, ce sont des individus exceptionnels. Le resteront-ils longtemps ?

Nous avions déjà abordé ces sujets dans cet article et dans celui-là...