My Wish a mis en vedette un duo Newnham-Ferraris extrêmement efficace.
Par Alan Aitken sur le site de conseils de jeu hkwinningfactor.com
Le vendredi du Nouvel An chinois à Sha Tin a été marqué par la victoire éclatante de My Wish pour le « jeune » entraîneur Mark Newnham, dont c’est la deuxième saison à Hong Kong, et le jockey sud-africain Luke Ferraris.
Ce succès dans une étape prestigieuse du championnat des 4 ans est un point culminant mais les résultats de l’écurie Newnham à Hong Kong sont impressionnants à tous points de vue.
L’Australien occupe la quatrième place ex-aequo au classement des entraîneurs. Il mène le classement selon le pourcentage de réussite à 11,9% et dépasse largement les attentes du betting sur le plan statistique : il gagne plus de quatre fois ce que les cotes de ses partants indiquent (colonne de droite sur le tableau ci-contre « Wins/XWins », soit victoires/victoire attendues). La saison de Newnham est si convaincante que le titre de meilleur entraîneur pourrait être envisagé.
Luke Ferraris, Sud-Africain de 23 ans qui en est déjà à sa quatrième saison de cocotte-minute à Hong Kong, s'est hissé lui aussi dans le quarté de tête du classement des jockeys. Il a grandi à Sha Tin lorsque son père David y était entraîneur, avant de retourner en Afrique du Sud à l'adolescence pour réaliser son rêve de devenir jockey. Après deux championnats d'apprentis et six victoires de Groupe 1 sous la houlette de son grand-père entraîneur, le légendaire Ormond Ferraris, Luke a été le plus jeune titulaire de licence de Hong Kong à son arrivée en 2021.
Bien que Ferraris père soit parti quatre mois plus tard, il y a encore des écuries où le jockey a du mal à s'imposer, mais il s'est bien défendu lors de ses deux premières saisons, avant de s'associer avec succès à Newnham en 2023-24, alors que l'entraîneur était encore en train de s'adapter à son nouvel environnement.
L’entraîneur a percé cette saison, et Ferraris avec lui, chacun apportant à l'autre plus de 40 % de ses victoires. Leur pourcentage de réussite associés approche les 15%. Luke Ferraris est désormais le deuxième plus jeune jockey vainqueur du Classic Mile, derrière l'Anglais Darryll Holland, qui avait quatre mois de moins lorsqu'il a gagné sur Bogie's Pride en 1995.
Toutefois, une autre victoire pourrait provoquer davantage de retentissement pour la renaissance de l'Afrique du Sud dans les courses de Hong Kong.
Il va sans dire que les jockeys sud-africains ont joué un rôle majeur à Hong Kong depuis que Bart Leisher a brisé la glace, en remportant le championnat de 1988. Basil Marcus a remporté le titre à sept reprises dans les années 1990, Robbie Fradd en 2000, avant le règne jamais égalé de Douglas Whyte, avec 13 titres consécutifs. Et cela sans parler des contributions massives de Felix Coetzee (qui apprend aujourd’hui à monter aux élèves de l’école des apprentis de Hong Kong, ndt), Weichong Marwing, Anton Marcus, Pier Strydom et bien d'autres, dont Anthony Delpech, qui a remporté la course sur gazon la plus riche du monde pour Hong Kong avec Vengeance Of Rain, entraîné par David Ferraris, à Dubaï.
Depuis que Doug Whyte est passé à l'entraînement en 2020, l'influence sud-africaine dans les vestiaires a reculé. Des cavaliers comme Aldo Domeyer et surtout Grant Van Niekerk ne sont pas restés, mais Lyle Hewitson s'est hissé dans le haut du classement de Hong Kong la saison dernière. Ferraris et lui semblent être à Hong Kong pour longtemps.
Chez les entraîneurs, David Ferraris et, plus récemment, Tony Millard sont partis, laissant Whyte comme seul représentant d'Afrique du Sud, lui qui n'a jamais eu un partant dans son pays natal.
Cela est sur le point de changer. De premiers échanges entre le Hong Kong Jockey Club et Mike De Kock, puis plus récemment Justin Snaith, n'ont pas abouti, mais l'entraîneur sud-africain Brett Crawford, avec ses 29 victoires de Groupe 1, a été annoncé vendredi pour la saison prochaine.
En plus de vouloir maintenir un haut niveau de compétition sur son circuit, le Hong Kong Jockey Club alloue ses licences d’entraîneurs pour encourager la diversité dans la population des chevaux. Alors que les galopeurs d'Australie et de Nouvelle-Zélande dominent, avec environ 75 % de la population de Hong Kong, cette concentration n'a jamais été considérée comme souhaitable par la direction du club, qui préfère une plus grande diversité dans les origines.
L'une des raisons pour lesquelles David Eustace, par exemple, a obtenu sa licence cette saison était ses liens étroits avec les courses en Grande-Bretagne et la source probable de chevaux de là-bas ainsi que de sa longue expérience de l’Australie.
Les jockeys et les entraîneurs sud-africains ont occupé une place d'honneur évidente à Hong Kong pendant de nombreuses années, mais les chevaux sud-africains - autres que les visiteurs ponctuels qui ont remporté des Groupes 1 internationaux, comme London News, Irridescence et Variety Club - ont été relativement insignifiants.
Tony Millard a remporté la Classic Cup et a été deuxième du Classic Mile et du Derby avec Singapore Sling, un cheval élevé en Afrique du Sud, et il a également importé Horse Of Fortune, vainqueur de trois Groupes 3, mais la liste est assez courte.
Les importations de chevaux sud-africains ont longtemps été fortement affectées par la peste équine africaine. Cela n'a pas empêché les propriétaires de Hong Kong de les acheter, mais a rendu le processus d’importation si pénible que peu étaient prêts à franchir tous les obstacles. Cela a changé récemment, avec une avancée majeure dans le vaccin contre la maladie qui devrait assouplir le processus et faire de l'Afrique du Sud une source plus viable et moins coûteuse pour les propriétaires de Hong Kong.
Ainsi, ces dernières années, des entraîneurs et propriétaires de Hong Kong se sont tournés vers l'Amérique du Sud pour trouver une alternative de qualité et moins coûteuse à l'Australasie, à la Grande-Bretagne et à l'Europe continentale, et il y a eu des réussites comme le vainqueur de la Champions & Chater Cup, Panfield. L'Afrique du Sud est sans doute la « prochaine frontière » des écuries de Hong Kong.
Les exploits de Mike De Kock et d'autres à l'étranger ont montré à quel point les chevaux élevés là-bas pouvaient être bons, alors attendez-vous à voir plus de partants de Hong Kong avec le suffixe SAF dans les saisons à venir.
La licence obtenue par Brett Crawford y contribuera, mais un premier symptôme de cette renaissance sud-africaine à Hong Kong a été vendredi une nouvelle victoire du duo Newnham/Ferraris, juste une heure après le triomphe de My Wish : pour sa première apparition à Hong Kong, l’importe sud-africain Mid Winter Wind, qui avait réussi au niveau Groupe 3 dans son pays, a réalisé une belle performance en s’imposant dans une Classe 3 sur 1 200 m exceptionnelle. Il a en effet produit la plus rapide pointe de vitesse de la réunion, et ce avec 60 kg à porter. C’est un argument pour convaincre les propriétaires qui pourraient envisager d’acquérir des chevaux élevés en Afrique du Sud à l'avenir.
Selon les évaluations de notre programme Winning Factor, le seul cheval de quatre ans cette saison à avoir dépassé le rating de 99 livres (44,9 kg) obtenu vendredi par Mid Winter Wind est le super sprinter Ka Ying Rising. Ces dernières saisons, le seul vainqueur de Classe 3 à avoir atteint 99 sur notre échelle était Galaxy Patch, un cheval de Groupe 1 aujourd’hui.
Ça ne se bouscule pas au portillon.
Nous voyons un grand avenir pour Mid Winter Wind car il a été essayé jusqu'à 2 000 m en Afrique du Sud à trois ans, ce qui lui ouvre les portes du prochain Hong Kong Derby.
Et pour boucler la boucle, l'un des chevaux élevés en Afrique du Sud les plus performants à Hong Kong a été le sprinter Cerise Cherry, qui a remporté la Chief Executive's Cup (et aurait sans doute mérité d'en gagner une autre) et a eu la tâche peu enviable en 2012 de mener le peloton de poursuivants derrière le crack Lord Kanaloa dans le HK Sprint.
Mid Winter Wind court sous la même propriété et les mêmes couleurs que Cerise Cherry.